102 DE LA SUCCESSION D’AUTRICHE sont, à savoir : premièrement la police; deuxièmement l’armée; troisièmement — en troisième lieu seulement — FÉglise. * * * La police est l’institution la plus vieille et la plus sûre de la domination des Habsbourg : elle répand sur toute la vie viennoise et autrichienne le charme secret des souvenirs romanesques. Qui n’a rêvé de vivre à Parme sous le gouvernement du comte Mosca, de la délicieuse duchesse Sanseverina et de son amant Fabrice del Dongo, héros dérisoire de Waterloo, qui termina dans la paix et les honneurs de l’Eglise une vie d’aventures fortunées? Ces tableaux de la Chartreuse de Parme, ce fut proprement, de tout temps, le Gouvernement autrichien, et l’on en pouvait retrouver encore quelque chose à Salzbourg, à Vienne ou à Raguse aux temps de l’ancien monde, celui qui s’est écroulé dans le fracas de ig14- En dépit d’une vie moderne, d’ailleurs active, d’une apparence de libertés parlementaires déchirées par les haines, usées par de réciproques violences, le Gouvernement autrichien retournait à la douce hypocrisie du « gouvernement paternel », au système que l’optimisme de nos physiocrates bénissait au dix-huitième siècle sous le nom de « despotisme éclairé »t L’impossibilité de tirer un gouvernement des obstructions alternatives du Parlement et des Diètes a contraint la Couronne, depuis quinze années et presque sans cesse, à choisir un ministère de fonctionnaires, qui comblait ses vœux. Le Gouvernement tout entier et