LES « MUETS )) AUTRICHIENS 171 avec tant d’impatience et de fracas l’influence israé-lite dans cette puissance catholique. Lueger n’entendait pas cela. Un peu plus tard, vers 1907, ce parti « du petit monde » chrétien se rapproche du parti catholique conservateur, du « parti des évêques » ; c’est maintenant le grand parti « chrétien social » qui compte au Reichsrath soixante-treize représentants, soutien du trône et ami du Gouvernement. 11 resta fidèle à la politique du comte Slürgkh, président du Conseil timide, et qui vivait dans l’angoisse. Mais ce parti lui aussi a été atteint par le pangermanisme qui déborde. Je n’ai pu recueillir l’opinion du Dr Weisskirchner, le successeur de Lueger à Vienne, fort empêtré dans l’affaire de l’approvisionnement de sa ville en farines et dans le conflit inévitable avec les Hongrois, mais ni le prince Lichtenstein ni le Dr Pattai, l’un des chefs du parti et qui fut jadis son représentant à la vice-présidence du Reichsrath, ne dissimulent leurs sentiments. La note pangermaniste a été rarement donnée sur un ton plus aigu et plus âpre que par ce dernier personnage, dans l’une des nombreuses réunions communes où l’on étudia, avec les frères du Nord, les plans du Mitteleuropa. « Nous ne devons pas toujours affirmer que nous ne voulons dominer personne, disait le Dr Pattai à la Conférence économique de Munich, le 5 juin 1916. Au contraire, il nous appartient d’avoir un rôle dirigeant en Europe, d’avoir la situation que l’Allemagne a eue aux grandes époques de son histoire, au temps des Otto et des Staufen, et qu’elle a perdue par des discordes antérieures... Guillaume