VENCRIER ROUGE l’espoir de goûter aux fruits qu’il cultive ? De son œuvre, il ne voit que le contour, et ce n’est pas à lui qu’en sont réservés les pépins mystérieux. Le soleil qui fera éclater sa gloire ne luira pas pour ses yeux, et, de la grenade merveilleuse, il ne connaîtra que le reflet dans le flot amer et noir où elle trempe et nourrit ses racines invisibles... Assez rêvé! Voici que j’ai repris ma plume. La phrase interrompue s’esquisse et se prépare dans ma tête. Vite, un dernier regard à mon écritoire! Mais, qu’est-ce donc? Je n’en ai pas encore fini avec lui. Quelque chose m’y attire encore! Ah! oui, c’est cette petite sonnette qui complète comiquement son attirail, tel qu’on le vendait aux gens, en quelque boutique du Ilialto ou de la Mer-ceria de Venise! Lorsque, rentrés chez eux après un tour sous les Procuraties ou sur la Piazzetta, les bons Vénitiens d’autrefois s’attablaient dans leur cabinet pour rédiger quelque missive, quand, après en avoir tracé les lignes à la plume d’oie, ils les avaient séchées^avec une pincée de poudre colorée et qu’ils avaient scellé le pli de quelque emblème allégorique ou galant, ils portaient