ÉPIGRAMME VÉNITIENNE Un vent triste et perfide, ô Venise, a soufflé Sur le fard pâli de ta joue, Et la Fortune a fait avec son pied ailé Plus d’une fois tourner sa roue. Toi qui voyais jadis, comme un essaim bruyant Sorti de tes ruches guerrières, Vers ta riche beauté revenir d’Orient Les fanaux d’or de tes galères ! Un jour, ne t’es-tu pas, en robe de brocart, Eblouissant ceux qui t’ont vue, Assise en ton orgueil et leur offrant leur part, A ton festin, la face nue? — 115 —