LES ZATTERE A Mme la Comtesse Mathieu de Noailles. Je vous aime, ô Zattere, pour toute votre longueur lumineuse ou nocturne, de la pointe de la Dogana où vous commencez à la Calle del Vento où finit votre quai de pierre, bordé de façades diverses! Je vous aime dans toute votre étendue parce que, sur votre dalle, il fait bon marcher vite ou doucement ou s’arrêter, selon l’heure et la saison, à l’ombre ou au soleil, ô Zattere ! Souvent, je viens à vous par le Rio San Trovaso. Oh! la maison qui est au coin avec ses arcades et sa glycine, — jaunissante, cette année, quand je la revi9 ! Pourtant un clair soleil de novembre brillait au ciel de Venise. L’air était frais et limpide, et quel plaisir de le respirer à pleine bouche sur votre promenoir, ô Zattere, devant le canal large, en face de la Giudecca aux trois églises et aux jardins de sauges et de cyprès! — 37 —