IMAGES VÉNITIENNES mobiliers. 11 nous conduit dans les palais, nous mène dans les églises; il nous initie à tous les détails d'une journée d’autrefois, et la rend présente à nos yeux. Il est le peintre toujours exact et souvent délicieux des Vénitiens et des Vénitiennes de jadis. Il nous les montre à leurs occupations quotidiennes dont la moindre n’est pas de fréquenter les salles illuminées du Ridotto ou de fouler, de leurs hauts talons, les dalles de marbre de la Piazetta. Mais l’observateur, est, chez Longhi, il faut bien le dire, quelque peu superficiel. Il se contente de noter les aspects sans tâcher de nous faire pénétrer plus loin. Ses charmants tableaux manquent de profondeur, et ce défaut, malheureusement, n’est pas compensé par une de ces habiletés techniques qui dispensent du reste. Si Longhi sait fixer avec naturel un geste ou une attitude, s’il sait reproduire, parfois avec un art très délicat, la nuance d’une étoffe ou la couleur d’un objet, s’il sait assortir les tons avec une certaine harmonie, ses figures, par contre, manquent, la plupart du temps, d’expression. D’ailleurs, ne semble-t-il pas que la mode véni- — 44 —