DE LA SUCCESSION d’aUTRICHE le Gouvernement, ni Naumann, ni les socialistes, il pourrait être présenté comme un projet non annexio-niste ; les provinces que l’on prendrait pour couvrir cette pauvre Prusse Orientale seraient tenues pour précautions secondaires et nécessaires. Pour le reste, c’est du Zollverein, de l’union économique, du protectorat. Ne parlez pas d’annexion, puisque nous la différons. C'est ainsi qu’à partir du moment où la Révolution russe a mis à la mode la formule « sans annexions », les gens du Mitteleuropa sont devenus sans efforts et sans transformations les « antiannexionistes ». Dans l’ordre pratique, le Mitteleuropa peut être tout de suite préparé, par une organisation propice et des habitudes de travail familières aux Allemands qui excellent dans de tels projets. Car en Allemagne les universités, les administrations et les banques ne s’ignorent pas, ne se méprisent même pas. Nous avons peine, nous autres, à croire à tant de confusion, mais c’est ainsi. C’est même une des choses que nous pourrions justement envier à l’organisation allemande, que nous avons bien tort d’admirer en bloc. On a pu soutenir en France que le Mitteleuropa n’était qu’un mot et qu’un rêve, qui avait échoué aux moyens de réalisation. C’est enterrer bien vite des projets qui se portent fort bien. Il est vrai que les conventions douanières ont été longtemps arrêtées par les difficultés du renouvellement du compromis préjudiciel entre l’Autriche et la Hongrie, et qu’il est même malaisé de savoir si ce compromis au moins durable est signé à l’heure présente. Mais le Trésor allemand a de terribles hypothèques sur