IMAGES VÉNITIENNES pect ordinaire d’agile sveltesse. Elle a pris une mine entêtée et balourde. On sent qu’elle ne glissera plus si légèrement sur les canaux. Elle"oscille avec gaucherie. A droite, à gauche, par les petites vitres du felze qui lui font comme des yeux, elle regardera avec sournoiserie, et Carlo tapotera cette grosse caboche en gagnant sa place de poupe où il se tient, les pieds posés sur un étroit tapis, bien en équilibre, après que, sous le dôme protecteur, nous nous serons glissés en nous courbant et à reculons. Mais aujourd’hui, je crains fort que Carlo et son felze ne nous attendent longtemps. Il fait si bon dans la vaste chambre un peu humide que tiédit le premier feu de la saison. Sa flamme claire pétille dans la cheminée. Sur la tablette de marbre sont posées deux vieilles verreries vénitiennes. L’une a un long col étroit et sa large panse trouble semble pleine de fumée. L’autre est haute et mince et s’évase au goulot. On y a planté une poignée de ces longs cigares d’où l’on tire une paille avant de les allumer. Entre les deux bouteilles se contourne un étrange piment acheté chez le fruitier à cause de sa forme baro-