174 DANS L’ORIENT BYZANTIN Mysie jusqu’au voisinage de Nicée ; en outre il reçut quelques-unes des grandes îles de l’Archipel, Lesbos, Chios, Samos. C’était assez peu de chose; et, dans sa capitale même, l’empereur n’était point le seul maître. Par une étrange convention, Baudouin ne tenait que les cinq huitièmes de Constanti-nople ; le reste, avec la grande église de Sainte-Sophie, appartenait aux Vénitiens, qui aussi bien se firent dans la conquête la plus belle part. Ils prirent tout ce qui était utile à leurs intérêts commerciaux, les côtes, les ports, les îles, Gallipoli et Rodosto dans la mer de Marmara, Modon et Coron dans le Péloponèse, la Crète, un morceau d’Epire et d’Albanie, les îles Ioniennes. Le doge reçut le titre de « despote » qui le fit presque l’égal de l’empereur, et fièrement il s’intitula « seigneur d’un quart et demi de l’empire grec ». A Boniface de Montferrat, en compensation de l’empire qui lui avait échappé, on attribua une botine part de la Thrace et de la Macédoine, qui forma le royaume vassal de Thessalonique. Puis on pourvut les comtes et les barons. Une floraison de seigneuries féodales s’épanouit sur le monde byzantin. Henri de Flandre, le frère de Baudouin, de-vintseigneurd’Adramyttion en Asie Mineure, Louis de Blois fut duc de Nicée, Renier de Trjt.