22 DANS L’ORIENT BYZANTIN le refus d’évacuer la grotteà l’heure marquée, l’envahissement progressif d’un tapis en terrain neutre provoquent encore de temps à autre quelque conflit. » Autour des autels du Sauveur pacifique, on sent une atmosphère de bataille; c’est « une vie de soldats », comme disait, en 1891, un moine franciscain, que l’on mène dans l’ombre pieuse des sanctuaires de la Terre Sainte. Et aux sonneries joyeuses des cloches de Pâques, répond trop souvent — triste effet de ce qu’on a appelé la fièvre hiérosolymitaine — l’appel de la cloche d’alarme, au bruit de laquelle « chacun s’empare du gourdin qu’il a dans sa cellule, et court sur le lieu du combat». Au couvent dominicain de Saint-Étienne on ne respire point cette odeur de poudre. Dans les galeries calmes et fraîches où passent les Frères prêcheurs en longue robe blanche, dans la bibliothèque comme dans l’église, partout on respire la paix et la sérénité. Asile de recueillement, de piété et de science, cette maison est faite à souhait pour les graves méditations et les beaux livres austères. Bien des ouvrages de haute valeur en sont sortis déjà; et, en ce mo-