LA CITÉ DE SAINT DÉMÉTMUS langues fissent reproche aux habitants de la ville macédonienne d’exagérer les choses et de vénérer leur saint défenseur un peu plus que le Christ lui-même. Mais il est surtout curieux de remarquer combien, dans ce moyen âge chrétien, persistait la conception, qui, dans la Grèce antique, attribuait à cha que cité sa divinité propre. Comme Athéna Polias, protectrice particulière d’Athènes, saint Démétrius est essentiellement un saint municipal. Mais saint Démétrius n’était pas seulement un saint militaire et guerrier ; sa sollicitude s’étendait aux particuliers aussi bien qu’à la ville. Son église, comme le dit le récit du vieil hagiographe, était « la source des guérisons ». Il rendait la vue aux aveugles, le mouvement aux paralytiques, l’appétit aux dyspeptiques; il délivrait les possédés, remettait sur pied les malades réputés incurables ; et rien n’est plus curieux que la manière dont, d’après la tradition pieuse, ses guérisons s’accomplissaient. Les fidèles passaient la nuit dans l’église, et le saint leur apparaissait. Ceux qu’il regardait d’un regard bienveillant étaient assurés du salut; Démétrius leur imposait les mains, faisait le signe de la croix sur leur tête, et ils étaient guéris. Ceux qu’il regardait d’un regard