270 DANS L’ORIENT BYZANTIN premières et, pendant huit ou neuf siècles, il se serait survécu à lui-même dans une immuable stérilité. C’est là uneconclusion que les faits démentent et que je me refuse absolument à admettre. Il y a, tout le monde le sait, des thèmes éternels dans l’art : cela n’empêche point que chaque siècle, en les traitant à nouveau, ne les renouvelle. L’art byzantin a souvent fait ainsi. Alors qu’il semble copier un prototype ancien, il le transforme au goût du jour. La comparaison du Psautier de Munich et de la copie de Belgrade montre clairement, on l’a vu, quelle différence peut exister entre la copie et l’original. On imagine sans peine combien cette différence est plus grande encore quand le miniaturiste, au lieu d’être un barbouilleur, comme le copiste du dix-septième siècle, a vraiment du talent, comme ce fut le cas pour bien des peintres de l’époque macédonienne ou de l’époque des Comnènes. Ce sont là des choses dont il convient de tenir compte, si l’on veut juger exactement de l’art byzantin. Et il ne faut point oublier enfin que les miniatures ne nous offrent qu’un des aspects de cet art, et que ce qui n’est vrai pour elles que partiellement l’est moins encore pour les œuvres plus considérables de l’art, créations de