6 DANS L’ORIENT BYZANTIN C’était le bain sacré, où l’on voit encore les ouvertures, plaquées de marbre, où l’on prenait l’eau sainte, les cuves de bois disposées dans les bas côtés de la basilique, la piscine à trois absides où se plongeaient les malades. Et partout, sur le sol, on retrouve les débris des ampoules ou des cruches, dans lesquelles les fidèles emportaient l’eau guérisseuse ; et partout sur les murailles on lit les inscriptions où pieusement ils imploraient la protection du saint. Aujourd’hui, de ce passé lointain il ne reste que des ruines, mais ces ruines évoquent un des plus curieux aspects d’un monde disparu ; et le sanctuaire de saint Ménas, que l’empereur de Constantinople et le patriarche d’Alexandrie couvraient d’une protection spéciale, la ville sainte où affluaient, comme en une Lourdes d’Egypte, les pèlerins avides de guérison, méritait de retenir un moment l’attention respectueuse de l’historien. * * * Quiconque a visité l’Egypte connaît le nom de Sakkara. C’est là, près des ruines de l’antique Memphis, que se sont creusés, dans les dunes de sable, les mastabas fameux, aux bas-reliefs charmants, gloire de