322 DANS L ORIENT BYZANTIN place de Saint-Jean-de-Latran semble résumer, dans les monuments qui l’environnent, les traits essentiels qui caractérisent la longue histoire de la Rome des papes du moyen âge. Du côté de la campagne, elle s’appuie à la vieille enceinte d’Aurélien, au mur imposant et robuste, hérisséde créneaux et de tours, devant lequel Léon le Grand arrêta Attila; vers la ville, elle aligne côte à côte le baptistère octogonal aux colonnes de porphyre, où, d’après la légende, sain1 Sylvestre baptisa Constantin, et le vieil oratoire de Saint-Venance, aux curieuses mosaïques, où un pape du septième siècle recueillit les reliques des martyrs de la Dal-matie. Et en face, à côté de la Scala Santa, du saint escalier par où le Christ monta chez Pilate, voici le triclinium, seul débris de l’antique palais, où Léon III avait célébré en une suite de mosaïques la gloire de Charlemagne, empereur d’Occident. De la résidence pontificale, où, depuis le temps de Constantin jusqu’à l’exil d’Avignon, les papes habitèrent, de ce palais du Latran, qui fut pendant dix siècles le centre du gouvernement du monde chrétien, il ne reste que le souvenir, depuis qu’en 1586 Sixte V a fait élever sur ses ruines le bâtiment démesuré qu’édifia l’architecte Fontana. Mais