ROME RELIQUAIRE d’hISTOIRE 307 Tive-Live, avec un orgueil qui ne va point sans scepticisme, a déclaré déjà que Rome était assez glorieuse pour que le monde acceptât sans discuter les fictions augustes dont elle entourait sa naissance. Pourtant tout n’est point mensonge dans cette antique histoire. De très bonne heure, dans la vaste plaine qui s’étend au pied des monts Al-bains et que le Tibre limite au nord, une petite colonie de bergers, chassés sans doute par la nécessité de leur district natal, vint, poussant devant elle ses troupeaux, s’établir sur la colline escarpée du Palatin qui dominait le fleuve, et y bâtit une enceinte fortifiée. Pauvre bourgade assurément, et moins pleine de monuments magnifiques que de cabanes de branchages et de chaume, de ces huttes rondes au toit conique, dont on retrouve comme une image réduite dans les urnes funéraires en terre cuite, découvertes dans les nécropoles de l’Esquilin. Bourgade malsaine aussi, qu’entouraient sur trois côtés des marécages couvrant le fond des vallées et au pied de laquelle des sources abondantes, jointes aux débordements du Tibre, entretenaient une humidité constante etune perpétuelle malaria. Bourgade, enfin, aux mœurs rustiques et grossières, dont la