76 DANS L’ORIENT BYZANTIN fait de ces œuvres des merveilles d’art tout à fait inattendues — tellement inattendues que lorsque d’abord on les découvrit, il y a une trentaine d’années, dans la mosquée lointaine de Kahrié-Djami, on n’hésita pas à dire que jamais l’art byzantin n’avait été capable de telles merveilles ; et se rappelant la date, que nous connaissons avec précision, où ces œuvres furent exécutées, on en fit honneur à l’Occident. Ces mosaïques datent, en effet, du quatorzième siècle, et nous en avons la preuve dans la curieuse image qui, au-dessus de la porte d'entrée, montre, à genoux devant le Christ, un personnage, tenant dans ses mains l’église qu’il offre au Seigneur. Ce personnage qui se nommait Théodore Méto-chite, et qui fut le ministre d’un empereur byzantin, est somptueusement vêtu d’un bel habit rouge brodé de feuilles vertes ; il a sur la tête un bonnet singulier, ballon ou tiare, où, sur la soie blanche, se détachent des stries de couleur pourpre. C’est lui qui, entre 1310 et 1320, a fait décorer cette église. Par conséquent, il n’y aurait rien -d’impossible à ce qu’un maître italien, élève et contemporain de Giotto, fût l’auteur de ces merveilles. En fait, il n’en est rien, et c’est justement