l’œuvre DE BYZANCE EN ITALIE Ut onzième siècle, malgré la chute enfin de la domination grecque, l’administration impériale fut en somme bien accueillie par les sujets italiens, et que l’œuvre qu’elle accomplit ne fut point stérile. En échange de la prospérité que leur apporta le gouvernement des basileis, prospérité qu’attestent amplement l’accroissement de la population, la création de villes nouvelles, l’importance commerciale et la richesse croissante des grandes cités apuliennes, les populations indigènes témoignèrent en général à leurs maîtres orientaux, dans les crises les plus graves, une incontestable fidélité : contre les entreprises des empereurs germaniques aussi bien que contre les attaques des condottieri normands, elles firent preuve le plus souvent d’un parfait loyalisme. Et ce qui est frappant, c’est que les Lombards d’Apulie se montrèrent en ces circonstances aussi attachés au régime impérial que les Grecs de Calabre, aussi ardents à résister à la conquête normande : ce qui prouve bien les avantages que les uns et les autres trouvaient à ce régime, en qui ils voyaient « la plus sûre garantie de leur indépendance ». Cette irréductible fidélité des sujets à l’empire, le long souvenir que laissa dans ces régions la domination byzantine, les