CONSTANTINOPLE ü’iSLAM 97 plir comme elles pouvaient. « La musique, écrit un voyageur, la danse, une jolie voix, la connaissance de quelques remèdes simples sont des talents que les femmes turques pri-sentbeaucoup. Les femmes de France, toutes chrétiennes qu’elles sont, peuvent s’attendre à un accueil favorable, quand elles sont annoncées par les eunuques comme femmes à talents » ; et la diplomatie des ambassadeurs qui habitaient au palais de France utilisa plus d’une fois l’entregent jde ces femmes chrétiennes admises au harem, pour le plus grand succès de leurs négociations. Il y avait, dans cette Constantinople évanouie, bien d’autres aspects encore qu’il faudrait rappeler : celui des Eaux-Douces d’Europe, où la fantaisie du sultan Achmet III mêla curieusement, à l’aurore du dix-huitième siècle, les modèles empruntés à Ispa-han aux modèles empruntés à Versailles; la féerie du Bosphore, telle que nous la rend le crayon de Melling, avec les yalis princiers qu’encombre la foule des valets, les femmes musulmanes assises parmi les tombes à l’ombre des arbres, les vendeurs d’amulettes, les carrosses d’ambassade, les tziganes qui, au bord de l’eau, font danser les singes et les ours, les terrasses couvertes de pins parasols où une société élégante se rassemble 6