ROME RELIQUAIRE d’hISTOIRE 323 la vieille basilique, bien qu’assez fâcheusement restaurée en ces dernières années, conserve à l’abside ses mosaïques anciennes, et le cloître charmant, aux colonnes légères, que le treizième siècle adossa au flanc de l’église, met toujours, parmi les bâtisses sombres, la grâce délicieuse de ses roses et de ses orangers. Et l’horizon non plus n’a point changé, qui, par delà la ligne rouge des murailles, par delà la campagne déserte où se dessine la silhouette puissante des aqueducs ruinés, s’étend jusqu’aux pentes violettes des monts Albains tranchant sur les neiges de la Sabine. Sur cette grande place déserte, toute la Rome du moyen âge semble revivre. C’est là, devant le portique qui précédait alors la basilique, que le nouveau pape était présenté au peuple romain ; c’est dans l’église d’abord, puis dans la chapelle de Saint-Sylvestre et dans celle encore subsistante du Sancta Sanctorum, qu’il était solennellement intronisé. C’est de là qu’il partait pour aller à travers toute la ville, en un cortège magnifique, sé faire consacrer à Saint-Pierre ; c’est là qu’il revenait, par la voie triomphale, donner au palais de Latran le banquet d’ap-parat. Ici se sont tenus les grands conciles qui fixèrent le dogme; ici a travaillé cette