l’œuvre DE BYZANCE EN ITALIE 139 leurs évêchés en sièges autocéphales. Ce fut le cas pour Bari, qui deviendra même plus tard, au commencement du onzième siècle, ie centre d’une importante province ecclésiastique et la métropole des églises apu-liennes; ce fut le cas pour Trani, pour Tárente, pour d’autres sièges encore; et les chefs de ces églises, même lorsqu’ils ne sont pas des Grecs, nous apparaissent comme les fidèles sujets du basileus qui, en échange de leur dévouement à l’empire, leur garantit une large autonomie. Ainsi, dit M. Gay, la politique religieuse des Byzantins, sachant s’adapter avec une remarquable souplesse à la diversité des circonstances locales, use de procédés différents pour étendre son action sur les églises apuliennes. Là où le changement est possible, on institue des évêques grecs étroitement rattachés au patriarcat de Constantinople; ailleurs on se contente de diviser le haut clergé latin par une distribution inégale de faveurs et de titres ; sans provoquer de brusques ruptures avec le patriarcat romain, on s’efforce d’attirer les nouveaux « archevêques » dans les cadres de la hiérarchie ecclésiastique byzantine, de même que, dès l’origine de la conquête, on a fait entrer les nobles lombards dans les rangs des dignitaires du Palais. Ce n’est pas tout. A mesure que la puissance byzantine se fortifiait en Italie, les