296 DANS L’ORIENT BYZANTIN peintures de la nef majeure, où apparaissent, sur les piliers voisins du presbyterium, saint Démétrius, sainte Barbe, sainte Salo-moné, mère des Macchabées, l’Annonciation, la Déisis, l’Anastasis, j’ai quelque peine à croire qu’il les faille dater du début du huitième siècle. Si, des fresques que Jean VII fit peindre à Sainte-Marie-Antique, on rapproche les fragments de mosaïques qui proviennent de l’oratoire du même pontife, on ne peut manquer d’être frappé des qualités d’art, assez inattendues, qui se révèlent dans ces ouvrages. Dans le groupe des anges pieusement inclinés devant la croix, il y a une grâce et une souplesse d’attitude tout à fait dignes d’attention; dans le visage des séraphins planant au-dessus du crucifix, il y a un souci de l’expression vraiment remarquable ; dans les têtes des apôtres ou de sainte Anne, on observe, avec un réalisme puissant, un art savant du modelé et une technique singulièrement habile. Dans tous ces ouvrages persistent les traditions d'une grande école d’art, et aussi bien l’inspiration en est évidente. Jean VII, Grec de naissance et fils d’un haut fonctionnaire de l’administration impériale, a fait appel, ici comme dans l’oratoire de Saint-Pierre, à des artistes