164 dans l’orient byzantin les médecins, qu’il a drapés d’assez plaisante manière, et, comme le vieux Caton, qu’il rappelle par plus d’un trait, il savait toute une collection de remèdes de bonne femme, qui guérissaient plus sûrement et à moins de frais. Il n’aimait point les comédiens, les flatteurs, les paresseux, bref tous les gens qu’il jugeait inutiles : et son esprit d’universelle méfiance se résumait bien dans cet axiome désenchanté : «La nature de l’homme est inconstante et versatile, et elle glisse facilement du bien au mal. » La sagesse de ce Byzantin d’autrefois n’est point, vous le voyez, fort attrayante, et ce grand propriétaire provincial, économe, prudent, avisé et sceptique, n’a rien d’un héros de roman ou d’un paladin d’épopée. Tel qu’il est, il est instructif pourtant, par ce qu’il nous apprend sur le monde disparu où il vécut, par la connaissance plus complète qu’il nous donne de l’esprit et du caractère des hommes de son temps. Quand nous prononçons aujourd’hui le nom de Byzance, invinciblement ce nom évoque à nos yeux des images de luxe éclatant, de raffinement prodigieux, et, dans un décor de féerie, des cruautés inouïes, des vices extraordinaires, une corruption et une