LA PRINCESSE DE TREBIZONDE 219 gneurs de l’ancienne cour de Trébizonde, le protovestiaire Georges, personnage peu sûr, et que le bruit public accusait d’avoir trahi, au profit du sultan, l’empereur son maître. Par peur de se compromettre, Georges livra à Mahomet les lettres de la princesse. Ce fut la cause d’une atroce tragédie. Inquiet tout ensemble et lassé de ces intrigues, le sultan fit arrêter et amener à Constantinople l’empereur David, ses sept fils, son neveu ; sans pitié, il les fit mettre à mort et, par surcroît d’horreur, Mahomet ordonna que leurs cadavres seraient abandonnés sans sépulture. Seules, les femmes de la famille impériale furent épargnées ; mais la fille de David dut épouser un musulman, sa belle-sœur entrer au harem du sultan. Quant à l’impératrice Hélène, elle mourut de douleur, peu après la catastrophe des siens. Par une destinée vraiment tragique, la princesse Théodora n’avait réussi, en voulant les sauver, qu’à achever le désastre de ses proches. + * Dans son palais somptueux de Tauris, Théodora survivait maintenant, rejeton presque unique de la famille impériale des Comnènes. Mais le malheur ne l’avait point