80 DANS L’ORIENT BYZANTIN mer. Ailleurs, c’est la porte triomphale par où jadis les empereurs victorieux faisaient leur entrée dans Conslantinople après avoir battu les Arabes, les Slaves ou d’autres ennemis de l’empire. Ailleurs, ce sont d’autres souvenirs : ici, en face de la tour presque intacte, qu’avoisinent, parmi les cyprès, des constructions musulmanes et plus loin des cimetières, campèrent, en face de Constanlinople, les barons de la première croisade. Là, ce sont les restes d’un palais impérial, qu’habitèrent les empereurs du douzième siècle, et qui s’appelait le palais des Blachernes, et dont il ne reste guère que la construction que l’on appelle Tekfour-Sérai. C’était une simple dépendance du palais impérial; mais, avec sa façade joliment égayée par la combinaison des briques de différentes teintes, elle nous donne une idée assez élégante de la façon dont, avec le temps, s’élait animée la monotonie des façades byzantines. Et enfin c’est l’endroit, le plus tragique peut-être de cette promenade qu’on fait le long de la muraille, la porte de Saint-Romain, devant laquelle, en ce jour de mai 1453 où succomba la ville « gardée de Dieu », le dernier des empereurs byzantins, Constantin Paléologue, mourut, l'épée à la main, sur les brèches de sa capitale forcée.