Rome reliquaire d’histoire de la basilique, la foule accourue de toute la chrétienté au jubilé de l’an 1300. Et dans cette peinture curieuse s’évoquent à la fois le souvenir magnifique de cette papauté du moyen âge éprise de puissance, d’autorité et de gloire, et la ruine toute proche qui, trois ans après le jubilé triomphal, allait apporter à l’Église l’exil et le schisme, à Rome un siècle de décadence et de ruine. A l’autre extrémité de la ville, un autre palais pontifical montre, en un contraste assez saisissant, toute la splendeur joyeuse et mondaine de la Rome de la Renaissance. Dans ce Vatican, où Pinturicchio peignit pour Alexandre VI les fresques charmantes de l’appartement Borgia, où Michel-Ange, sur l’ordre de Jules II, peupla de ses prodigieuses et surhumaines créations le plafond de la Chapelle Sixtine, où Raphaël décora pour Jules II et Léon X la suite admirable des Chambres et les arcades des Loges, tout évoque cette merveilleuse image de faste et de splendeur où se complurent les grands papes de la fin du quinzième et de l’aurore du seizième siècle. Jamais, depuis le temps des Césars, Rome 19