SANCTUAIRES CHRÉTIENS d’ÉGYPTE 7 l’art de l’ancien empire, et les longues galeries du Sérapéum ; c’est là que se dresse, sur le ciel clair, la silhouette pittoresque de la pyramide à degrés. C’est là aussi qu’a été découvert, en ces dernières années, un des plus curieux monastères de l’Egypte chrétienne. A l’extrémité de la digue de Bédréchéin, au flanc de la dune de sable, toute une petite ville sainte vient de renaître au jour. Et, dès l’abord, à voir les maisons, les écuries, les fontaines qui avoisinent la partie principale des ruines, on comprend que jadis il y avait là un lieu de pèlerinage fameux. Et, en effet, l’ascète pieux qui, vers la fin du cinquième siècle, fonda ce monastère, était célèbre dans toute l’Egypte, parce que, selon le mot d’un vieux chroniqueur, « il avait été favorisé par Dieu de la connaissance de toutes choses », et les fidèles « voulaient être bénis par lui et désiraient qu’il priât pour eux le Christ son maître ». Après sa mort, la gloire de Jérémie ne fit que s’accroître, et le couvent qu’il avait bâti grandit en richesse et en renommée. Il est bien curieux, ce vieux couvent d’Égypte, tel qu’il sort aujourd’hui de l’oubli, avec sa grande église jadis décorée de mosaïques et dont les colonnes étaient cou-