l’empire LATIN DE CONSTANTINOPLE 489 des empires grecs de Nicée et d’Epire, les destins de l’état latin étaient scellés. En 1254, Jean Yatatzès, le souverain de Nicée, obligeait les Grecs d’Epire à se reconnaître ses vassaux et refaisait contre l’étranger l’unité byzantine. En 1261, Michel Paléo-logue prenait Constantinople, grâce à la bonne volonté des Génois, heureux, pour faire pièce aux Vénitiens leurs concurrents, de s’allier à l’empereur grec. Pour sauver le malheureux empire latin, l’Occident n’avait fait nul effort, et l’accord essayé, pendant un demi-siècle, entre Grecs et Latins, n’avait abouti qu’au plus lamentable échec. C’est, 011 le voit, une tragique et mélancolique histoire que celle de ce pauvre empire aux abois. Pendant les vingt-cinq ans qu’il régna (1237-1261), son dernier souverain, Baudouin II, fut réduit à mendier partout des secours, réduit à brocanter, pour se faire quelque argent, les reliques les plus insignes de Constantinople, la couronne d’épines, un grand fragment de la vraie Croix, la sainte lance, la sainte éponge, toutes les richesses sacrées, orgueil de Sainte-Sophie et gloire du palais impérial, que saint Louis acheta (vous savez que pour les abriter il fit bâtir la Sainte-Chapelle). Et malgré cela, telle était la détresse du misérable em- n.