CONSTANTINOPLE BYZANTINE S3 piédestal dans l’hippodrome byzantin. A l’autre extrémité, faisant pendant à l’obélisque d’Egypte, s’élève une autre colonne, aujourd’hui terriblement branlante et disjointe, mais qui, jadis, lorsqu’au dixième siècle un empereur l’édifia, fut considérée comme l’une des merveilles du monde, grâce au revêtement de plaques de bronze doré qui la faisait étinceler. Entre ces deux obélisques, se place un troisième monument, à demi enfoui dans le sol et d’apparence bien modeste, mais qui est l’un des plus anciens, des plus respectables qu’il y ait à Constantinople. Il est formé par trois corps de serpents de bronze enroulés, qui jadis se terminaient par trois têtes. Ces têtes ont disparu, depuis le jour où un patriarche de Constantinople, par peur de leur vertu maléfique, s’arma un soir d’un marteau formidable et décapita les serpents. Mais, aujourd’hui encore, sur les spirales de bronze, on voit des inscriptions en lettres grecques et, si l’on s’approche, on y lit les noms des soixante peuples grecs qui, jadis, au cinquième siècle avant l’ère chrétienne, vainquirent les Perses à Platées. Le monument égaré sur la place de l’Atméidan est un des souvenirs les plus glorieux de la civilisation hellénique, le trophée qu’après la vic- \