CONSTANTINOPLE ü’iSLAM 85 Dans ce cadre incomparable, le plus beau peut-être qu’il y ait au monde, a vécu jadis, pendant trois siècles et demi, jusqu’au jour où, à l’aurore du dix-neuvième siècle, les réformes du sultan Mahmoud l’ont fait à peu près disparaître, une Turquie pittoresque et magnifique. C’était une Turquie somptueuse et charmante, aux beaux costumes éclatants, aux turbans de formes étranges et de dimensions gigantesques, aux caftans roses ou bleu pâle, noisette ou vert tendre, aux riches pelisses bordées de fourrures précieuses. C’était la Turquie des janissaires aux uniformes singuliers, la Turquie des vizirs et des capitans-pachas, des icoglans et des sultanes favorites; c’était une Turquie fastueuse et superbe, pleine de pompes extraordinairès, de cortèges féeriques, où la pourpre des vêtements, le chatoiement des pierrrries, le heurt des couleurs crues et des harmonies claires, le reflet des armures précieuses, le scintillement de l’or mettaient autour du khalife comme un éblouissement de splendeurs. Pour retrouver le souvenir de cette Turquie disparue, de la Turquie glorieuse et magnifique des Mahomet II et des Soliman,