98 DANS L’ORIENT BYZANTIN et où circulent parmi les groupes les tasses de café et les chibouks. Et c’étaient encore les derviches tourneurs, tels que les a peints Van Mour et tels qu’on les voit encore aujourd’hui dans leur tekké de Péra. C’étaient les métiers ambulants, les cris de la rue qui remplissent le vieux Stamboul. Bref, c’était toute une Constantinople pittoresque, délicieuse et dont il ne reste malheureusement plus guère que le souvenir. Si le cadre aujourd’hui est demeuré le même, le tableau a perdu en effet quelque chose des couleurs éclatantes d’autrefois. Depuis que le sultan Mahmoud a, en 1826, fait massacrer les janissaires et imposé à la Turquie officielle ce qu’on appelle le costume delà réforme, la longue redingote noire boutonnée, le pantalon de couleur sombre et le fez remplaçant le turban, une bonne partie s’en est allée de ce pittoresque d’autrefois, de ces cortèges étranges et magnifiques, de ces défilés interminables et somptueux, de ces costumes éclatants. Les pompes officielles de la Turquie contemporaine sont terriblement banales, monotones et grises. Mais heureusement il n’y a pas que la Turquie of-