DANS L’ORIENT BYZANTIN n’avait apparu plus magnifique. Tout y était prétexte à spectacles pompeux, à cortèges luxueux et pittoresques, le couronnement des pontifes et l’entrée des ambassadeurs étrangers, les cérémonies religieuses et les fêtes du carnaval. A la cour pontificale comme dans les palais des cardinaux, tout était occasion de divertissement. « Jouissons de la papauté, écrivait Léon X, puisque Dieu nous l’a donnée. » Et en conséquence ce n’étaient que festins merveilleux aux menus compliqués et interminables, que folles dépenses en costumes somptueux, en orfèvreries précieuses, en joyaux rares, que concerts de musique et représentatioas théâtrales, d’un tour souvent étrangement scabreux, bref, une folie de plaisir, une joie de vivre universelle. Au contact de l’antiquité retrouvée, cette Renaissance avait pris des formes toutes païennes. L’éloquence religieuse était pleine de métaphores et de souvenirs classiques : l’antiquité fournissait aux artistes les thèmes et les motifs d’une décoration toute profane. Et ce n’était point seulement dans là ville toute mondaine de la Farnésine que Raphaël peignait, pour le banquier Chigi, l’histoire de Psyché et le triomphe de Galatée. Les dieux de l’Olympe envahissaient jusqu’au Vatican, et dans le