l’œuvre DE BYZANCE EN ITALIE 445 du Sud est pleine de monuments qui attestent l’influence et la longue persistance de l’hellénisme dans ces régions. Ce sont de petites chapelles, des « laures » perdues dans les ravins de la Terre d’Otrante et de la Basilicate, dans les montagneuses régions de la Calabre ; beaucoup d’entre elles sont décorées de peintures de style byzantin, qu’accompagnent des inscriptions grecques. C’est là que vivaient ces pieux solitaires qui, selon l’expression d’un hagiographe, « menaient la pure vie érémitique et ne s’entretenaient qu’avec Dieu » ; et autour de ces petites églises se groupait une population qui était incontestablement de langue et de rite grecs. Or, si, comme l’a fait M. Bertaux dans son livre précédemment cité, au chapitre intitulé : VArt des moines bcisiliens (p. 115 et suiv.), on étudie l’emplacement de ces pieuses fondations, on voit que les deux grands courants de migration monastique, partis des extrémités de la Calabre et de la Terre d’Otrante, pénétrèrent dans l’intérieur de la péninsule plus avant que ne le dit M. Gay. Qu’on jette seulement un coup d’œil sur la carte que M. Bertaux a dressée (p. 131) de ces grottes basiliennes, on verra qu’elles atteignent à l’ouest la région du Cilento, au nord celle de Melfiet du Vulture, tandis qu’à 9