466 dans l’orient byzantin monarchie. C’est là que se recrute cette armée, qui, tant de fois, àtravers toutl’Orient, a promené victorieusement les étendards de l’empire. Sans doute, cette autre Byzance, nous l’entrevoyons à peine; l’existence plus obscure de ceux qui la composèrent n’apparaît que de loin en loin au grand soleil de l’histoire. Elle a existé pourtant : et, à la parure éclatante qu’était Constantinople, elle a ajouté, pour la durée et la gloire de Byzance, des éléments de force sans cesse renouvelée. L’épopée byzantine a glorifié justement ces grands barons féodaux, qui, aux frontières lointaines, aux monts du Taurus, aux rivages de l’Euphrate, ont mené, durant des siècles, sans lassitude, sans faiblesse, la rude guerre contre l’infidèle. La prosaïque sagesse de Cecaumenos nous les montre sous un jour un peu différent, tels qu’ils furent en réalité, moins chevaleresques peut-être, non moins intéressants et plus vrais. Et c’est pourquoi ce petit livre oublié est un document unique pour l’histoire de la vie et de la société byzantine et un des monuments les plus remarquables qui nous aient été conservés pour l’histoire de la littérature grecque du moyen âge.