CONSTANTINOPLE ü’iSLAM IOS Douces d’Asie, dans ce décor si joli, l’un des plus beaux du Bosphore où, le long d’une prairie verdoyante, une rivière glisse mollement, que montent et descendent les caïques. On les rencontre au bazar, surle Grand Pont, dans la grande rue de Péra, dans les cimetières où elles vont causer joyeusement, dans l’après-midi du vendredi, sur les tombes. Et il est certain aussi que, dans la Constantinople moderne, les voiles qui jadis drapaient farouchement les femmes musulmanes ont perdu quelque chose de leur épaisseur. Le yachmak s’est réduit, dans bien des cas, quand la femme est jolie, aux proportions d’une simple voilette; le tchart-chaf est devenu une jaquette, ornée d’une pèlerine, et suffisamment ajustée pour dessiner la taille, lorsque la taille est élégante. Mais enfin, malgré cette foule de femmes que l’on rencontre incessamment dans Constantinople, la comparaison de Théophile Gautier demeure toujours passablement exacte : on a l’impression d’assister « à un bal de ¡’Opéra perpétuel, avec celle différence que les dominos n’ont pas permission de se démasquer ». Et ainsi, les femmes que l’on voit à Constantinople, pour la grande majorité des visiteurs, demeurent toujours, selon l’expres-