222 dans l’orient byzantin à rendre visite à la princesse et, à ce parent qui lui revenait d’Occident, elle se plut à marquer une particulière sympathie. Elle voulut qu’il logeât dans son propre palais, qu’il reçût chaque jour à sa table — ce qui était tenu en Perse pour un traitement tout à fait honorable —■ les mêmes plats qu’on servait à la table royale. « Et Zeno, dit notre récit, parvint à un tel degré de faveur et d’intimité qu’à toute heure, et comme il lui plaisait, il entrait dans les appartements privés du roi et de la reine, et cela, chose plus extraordinaire encore, même quand Leurs Majestés étaient au lit : privilège que, je pense, jamais souverains, musulmans ou chrétiens, n’accordèrent même à leurs plus proches parents. » L’ambassadeur mit à profit ces circonstances. Dans les entretiens qu’il eut avec Théodora, il lui parla du passé, de l’ancienne et fidèle amitié que la République avait entretenue avec l’empereur son père ; il l’entretint davantage encore des belles espérances qu’offrait l’avenir, de la douceur de la vengeance, de l’empire de Trébizonde à reconquérir; il fit appel à ses sentiments de chrétienne , à la sympathie naturelle qu’elle éprouvait pour les Vénitiens ; il flatta surtout son implacable inimitié contre Mahomet II, et il