206 DANS L’ORIENT BYZANTIN Partout la vigne « couvrait les collines de son ombre » ; partout les arbres fruitiers formaient des vergers florissants ; partout des chants d’oiseaux mettaient une gaîté harmonieuse. Pays idyllique et enchanteur, «véritable terre promise » où, dans le charme de la nature amie, dans la séduction d’un climat délicieux, tout conspirait à faire la vie plus facile et plus douce. A cet empire lointain, perdu au fond de l’Orient, la nature avait donné, du côté de la terre, un rempart formidable de hautes montagnes neigeuses, coupées de ravins profonds et de gorges abruptes, contrée âpre et farouche, toute hérissée de citadelles féodales, et qui assurait à la capitale la sécurité. La mer, d’autre part, lui portait la richesse. Trébizonde était un des centres du commerce asiatique, un des grands marchés du monde. Les étoffes tissées d’or de Bagdad et du Caire, les soies et les cotons de la Chine et de l’Inde, les perles et les pierreries de Ceylan et de Golconde, les toiles de Cilicie, le chanvre et le miel du Caucase, les blés de la Crimée s’échangeaient dans ses bazars avec les marchandises qu’apportaient les marins d’Occident, toiles d’Italie et de Flandre, armes et verreries d’Allemagne, produits des industries de Gênes, de FIo-