ÉN CHYPRE AVEC d’aNNUNZIO 239 contrées lointaines ». Tout entière elle revit dans son drame, avec ses aspects multiples, sa civilisation complexe et séduisante, tour à tour mystique et corrompue, avide de plaisirs et de renoncement, éprise de fêtes, d’aventures et de pieuses effusions, prodigieusement riche par son commerce, pleine de luxe, de scandale, de volupté et de mort, tout ensemble chrétienne, orientale et profondément païenne. Tout cela, qui est l’histoire même de Chypre, M. d’Annunzio l’a entrevu, et il l’a peint à nos yeux en un raccourci admirable, dans une suite de tableaux merveilleux. A une langue harmonieuse et savante qui se joue de toutes les difficultés, aux poétiques créations d’une imagination prestigieuse, M. d’Annunzio a voulu joindre l’information de l’historien, et il y a réussi. C’est la coquetterie et la merveille du génie.