30 DANS L’ORIENT BYZANTIN triste étaient destinés à de longues souffrances encore ; ceux dont il détournait les yeux étaient condamnés sans recours. Mais, parfois, le saint médecin faisait davantage : il donnait des consultations, des conseils, il faisait des opérations ; et, au matin, dit le chroniqueur, les gens s’en retournaient chez eux, complètement guéris. Plus tard, c’est au tombeau même du saint qu’on vint chercher les guérisons merveilleuses. Du sarcophage de marbre coulait perpétuellement une huile odoriférante et sacrée; c’était à la fois un remède contre les maladies, un talisman contre les esprits du mal, une cuirasse sans défaut dans les batailles. Aussi, autour du saint tombeau, était-ce un constant afflux de pieux pèlerins, empressés à recueillir l’huile miraculeuse, « plus efficace, dit un contemporain, que les meilleurs remèdes des médecins ». Des empereurs eux-mêmes en avaient éprouvé la vertu au sépulcre du martyr ; et Saloni-que, justement fière de son saint national, célébrait chaque année, le 26 octobre, la fête de saint Démétrius, en des processions magnifiques, qui rappelaient, par les foires associées à la solennité religieuse, quelque chose du caractère des antiques Panathénées.