DANS L’ORIENT BYZANTIN battu l’armée grecque et pris le tsar Théodore Comnène, avec tous ses boyards. J’ai conquis tout le pays, depuis Andrinople jusqu’à Durazzo, le pays grec, le pays albanais, le pays serbe. Seules les villes des environs de Tsarigrad (c’est Constantinople), et cette cité restaient aux mains des Francs; mais eux aussi s’inclinèrent sous la main de ma majesté; ils ne voulurent point d’autre tsar que moi, et vécurent selon ma volonté. Ainsi Dieu l’a ordonné. » A quoi fait allusion cette page triomphale ? A une reprise de l’offensive bulgare, si puissante qu’en 1228 on songea, à Constantinople, à offrir au tsar Jean Asen la régence pendant la minorité du jeune Baudouin II. C’était pour l’empire latin une chance suprême de salut. Mais le clergé s’épouvanta de confier le pouvoir à un prince orthodoxe; on lui préféra le roi titulaire de Jérusalem, Jean de Brienne, un paladin dépourvu de tout sens politique; et le Bulgare écarté devint un ennemi irréconciliable. Vainqueur des Grecs de Thessalonique, il s’allia contre les Latins aux Grecs de Nicée. En 1236, Constantinople faillit succomber sous l’effort commun des deux adversaires. A grand’peine on la sauva : mais ce n’était qu’ua instant de répit. Malgré la mort du tsar Jean Asen en 1241, malgré la rivalité