»4 DANS L’ORIENT BYZANTIN dans le ciel comme des fers de lance, la ville, mer mouvante ondulant au sommet des collines, par-dessus laquelle le vieil aqueduc de Yalens tend, comme un pont gigantesque, ses arcades inébranlées. A mesure que le soir tombe, le spectacle se fait plus émouvant et plus beau. Déjà le fond de la Corne d’Or se couvre de brumes légères, déjà les premiers plans de Stamboul s’enveloppent de vapeurs violettes. Seule, au sommet des collines, sur le ciel pâle et clair qui, derrière la Mohammédié, se nuance de teintes orangées, la ligne ondulée et capricieuse des monuments se détache nette et ferme ; et depuis la mosquée de Nouri-Os-manié jusqu’à la mosquée de Mahomet II, ils semblent, sur le ciel du couchant, se confondre en un édifice unique, en quelque palais de féerie ou de rêve, irréel et charmant, qui semble prêt à s’évanouir dans la lumière mourante du soir. Et peu à peu la nuit descend, les contours s’estompent et s’effacent et, pendant que la Corne d’Or s’allume aux derniers reflets du soleil, déjà, à la Pointe du Sérail, les flots de Marmara s’argentent aux premiers rayons de la lune nouvelle...