DANS L’ORIENT BYZANTIN C’était, au milieu de beaux jardins que traversait une rivière, un merveilleux ensemble d’édifices. Un grand palais de marbre frappait d’abord les yeux, dont la façade décorée de faïences brillait au loin comme un miroir. En avant, sur une longue terrasse de marbre, des dragons de bronze de taille colossale lançaient des jets d’eau ; à l’intérieur, sous la haute coupole, toute peinte d’or, d’argent et de bleu d’outre-mer, qui formait le centre du palais, des tapis de soie magnifiques recouvraient le sol, et sur les murailles, des peintures représentaient en couleurs éclatantes des scènes de chasse et de guerre et de solennelles réceptions d’ambassadeurs. « Et quand les portes étaient ouvertes, —dit le voyageur du quinzième siècle auquel j’emprunte cette description, -—le palais et la coupole, avec les belles figures qui la décoraient, resplendissaient d’un tel éclat, que c’était chose merveilleuse. » A quelque distance de là, un autre palais abritait le harem, si vaste que mille femmes y pouvaient loger à l’aise. Là aussi tout étincelait d’or et d’azur, et la splendeur des émaux se mêlait à l’éclat adouci des nacres. Dans la grande salle, des ruisselets d’eau claire entretenaient une fraîcheur perpétuelle ; sur l’un des côtés de l’édifice, une loggia élégante,, soutenue