186 DANS L’ORIENT BYZANTIN contre les Bulgares, réussit tant bien que mal à rétablir l’accord entre les Latins, parvint même à obtenir la soumission des Grecs. Ceux-ci en effet s’épouvantèrent vite des violences de leur allié bulgare. Kalojean,en effet, était un homme terrible : sur sa route, il ruinait tout, brûlait tout, massacrait tout, avide de venger les défaites que jadis Basile II avait infligées à son peuple ; et de même que l’empereur byzantin s’était intitulé « le tueur de Bulgares », lui se proclamait fièrement « le tueur de Romains ». Heureusement pour l’empire latin, la mort, en 1207, arrêtaKalojean aux portes de Thessalonique. La légende grecque fît honneur de sa chute au céleste protecteur de la cité, à saint Démétrius, qui, monté sur son bon cheval de guerre, armé de sa lance invincible, serait allé, dit-on, terrasser le tsar bulgare dans son camp. Il est à peine besoin de dire que les choses se passèrent de façon moins dramatique : mais la disparition de cet adversaire redoutable n’en délivrait pas moins l’empire d’un grave souci. En même temps, les affaires s’amélioraient en Asie*Mineure. En 1212, Théodore Lascaris, battu, cédait par traité aux Latins une partie de la Mysie et de la Bithynie. J’ai dit déjà comment, à Thessalonique et en