154 DANS L’ORIENT BYZANTIN ser pour un homme insociable ; outre qu’il se débite, dans les réunions mondaines, beaucoup de frivolités et de vains bavardages, on risque toujours, dans la chaleur communicative des banquets, de compromettre, par un mot de trop, sa fortune. Bref, il faut surveiller chacun de ses pas, se dire que les choses les plus indifférentes en apparence peuvent être la source de graves ennuis; surtout il faut être prudent vis-à-vis des grandes dames, et ne se point laisser prendre à leurs fallacieuses avances. « Pour ce qui est de l’impératrice, dit le texte, respecte-là comme ta souveraine, comme une mère, comme une sœur ; et si elle veut... s’humaniser avec toi, écarte-toi, retire-toi; ne lui parle jamais que les yeux baissés. » On voit que notre homme avait connu le temps où Zoé la Porphyrogénète, de tapageuse mémoire, remplissait la ville et la cour du bruit de ses aventures et s’entendait, par la bonne grâce de son accueil, à faire relever sur ses charmes les yeux les plus obstinément baissés. Au fond, en matière politique, la sagessede Gecaumenos se ramène à quelques maximes très simples : il faut servir le prince fidèlement, loyalement, en bon vassal ; il faut, en pas de soulèvement, prendre le parti de l’em*