CONSTANTINOPLE BYZANTINE 49 venu du dixième siècle un curieux livre, qui fait revivre à nos yeux les splendeurs de ce palais impérial disparu ; et à en feuilleter les pages, il semble vraiment que l’on évoque autant de tableaux détachés des Mille et une Nuits. Ce ne sont que processions magnifiques, réceptions splendides, audiences solennelles, fêtes étranges et somptueuses. Et tout cela apparaît comme noyé dans un ruissellement d’orfèvrerie, de pierreries et d’or. Voici, entre mille, l’une de ces visions, qui montre à la fois ce qu’il y a de splendide, et par certains côtés aussi de puéril, dans cette civilisation qui, malgré son raffinement, était encore par certains points dans l’enfance. Dans l’une des grandes salles du palais, où s’étalent aux jours d’audience les joyaux du trésor impérial, les pièces d’orfèvrerie anciennes, les couronnes étincelantes de pierreries et d'émaux, les lourdes dalmati-ques brodées de figures merveilleuses, se dresse au fond, dans une abside décorée de mosaïques, le trône d’or de l’empereur. Devant le trône, sur l’estrade, deux lions d’or sont couchés. En arrière, un platane d’or ombrage le trône de son ombre, et sur les branches de ce platane, des oiseaux d’or émaillés' sont perchés. A côté du trône, de