A BETHLÉEM 21 subtile diplomatie dont la décoration de Bethléem garde la trace significative, de trouver, à force de concessions réciproques, un terrain d’entente entre deux églises rivales, entre deux civilisations opposées. Et ce n’est pas le moindre intérêt du vieux sanctuaire de nous laisser entrevoir un peu de oe monde disparu que connut la Terre Sainte du douzième siècle. Aujourd’hui, la basilique de la Nativité ne garde plus que l’ombre de sa splendeur passée. Mais le souvenir subsiste des grandes solennités d’autrefois qui, durant la nuit de Noël, ou trois jours avant l’Assomption, en mémoire du pèlerinage que la Vierge aurait fait à la grotte de la Nativité, amenaient par milliers à Bethléem les fidèles d’Orient et d’Occident. On montre toujours aux pèlerins la citerne où tomba l’étoile qui conduisait les Mages, et l’étoile d’argent, objet de conflits fameux, incrustée dans la crypte devant l’autel de la Nativité. Mais, dans la basilique divisée entre les confessions diverses, la vénération universelle n’apporte point la paix. « Le passage d’un caloyer taquin sur un territoire privilégié, écrit le Père Abel,