170 DANS L*ORIENT BYZANTIN tantinople n’est pas le moins illustre exemple de ce prodigieux esprit d’aventure et d’expansion, qui — jusque dans ses créations les plus fragiles en apparence — a su laisser des œuvres durables et dignes d’admiration : et par là, cette équipée chevaleresque devient vraiment, comme dit encore Barrés, « un exemple significatif de toute notre histoire ». Ce sont là d’assez sérieuses raisons pour attirer notre attention vers cet empire disparu et oublié. Et si j’ajoute ceci enfin — élément d’intérêt que nous n’avons point cherché sans doute — que dans cette histoire lointaine on voit passer des noms et des faits dont l’histoire de ces dernières années a réveillé l’écho ; si — alors comme aujourd’hui — (n’a-t-on point dit que l’histoire n’est qu’un recommencement?), une lutte ardente pour l’hégémonie de la péninsule balkanique, une partie décisive où se heurtent àprement Latins, Grecs, Bulgares et dont Constantinople est l’enjeu, sont les grands faits qui dominent la mêlée complexe des événements, peut-être jugera-t-on que ces choses mortes valent qu’on les regarde encore, pour ce qu’elles nous apprennent du passé comme par ce qu’elles évoquent du présent.