50 DANS L’ORIENT BYZANTIN hauts dignitaires tiennent en main les insignes et les bannières de l’empire; et, lorsque l’empereur apparaît, salué par les acclamations traditionnelles, au milieu des hymnes que psalmodient, au son de l’orgue d’or, les chantres de Sainte-Sophie ou des Saints-Apôtres, lorsque, devant la cour prosternée, il s’assied sur le trône, si éblouissant d’or et de pierreries qu’il semble moins un homme qu’une icône sainte, si magnifique qu’à peine entrevoit-on son visage, on dirait vraiment qu’il est l’émanation de la divinité descendue sur la terre. Pour rehausser cette pompe magnifique, surtout pour frapper de stupeur les envoyés barbares admis à l’audience impériale, cet appareil splendide semble encore trop faible, et l’on y ajoute de véritables trucs de féerie. Au moment où l’ambassadeur étranger entrait dans la salle d’audience, par l’effet d’un mécanisme ingénieux, les oiseaux d’or perchés sur le platane commençaient à s’agiter et à chanter, les lions accroupis se dressaient sur leurs pattes et mêlaient à l’harmonie des orgues un sonore et métallique rugissement. Et pendant que, prosterné à plat ventre devant le trône d’or, l’ambassadeur accomplissait la fonction rituelle de l’adoration, l’empereur avec son trône était, par