200 DANS L’ORIENT BYZANTIN les premières pentes du Taygète, une ville entière est assise, déserte et presque intacte, qu’on ajustement appelée une Pompéïfranco-byzantine. Le troisième des Villehardouin, Guillaume, en fut le fondateur et aujourd’hui encore le fier château qu’il éleva domine, de sa masse grandiose, les ruines de la cité. Plus tard, la ville devint, au quatorzième et au quinzième siècles, la capitale des despotes grecs de Morée et elle nous est parvenue avec ses murailles et ses tours, ses rues et ses places, ses palais et ses maisons, ses églises parées de fresques et ses monastères, imprévue, admirable, émouvante. « Mistra, a dit Barrés dans une phrase délicieuse, ressemble à telle jeune femme de qui un mot, un simple geste nous convainc que ses secrets, ses palpitations et son parfum satisferaient, pour notre vie entière, nos plus profonds désirs de bonheur ». Mistra est, en effet, étrangement séduisante : elle conserve, sous le haut château des Villehardouin, comme une fleur] délicate d’art français. Jusque dans ses églises grecques du quatorzième et du quinzième siècles subsiste quelque chose de France. La chapelle de la Peribleptos rappelle nos églises du centre, d’Auvergne et de Bourgogne et, au chevet de l’abside, une fleur de lys encastrée met