58 DANS L’ORIENT BYZANTIN voulut, pour l’édifier, déployer une magnificence inouïe. Une circulaire impériale invita les gouverneurs des provinces à envoyer à Constantinople les dépouilles les plus magnifiques des temples antiques. On fit venir dans.la capitale les marbres les plus précieux, provenant de toutes les carrières de la monarchie. Pour embellir son église, rien ne sembla assez beau à l’empereur, et la légende raconte qu’il aurait même voulu tapisser d’or les murailles de la basilique. Mais ses astrologues lui firent observer qu’ils savaient, d’après les astres, qu’un temps viendrait où l’empire serait très pauvre et où par conséquent on risquerait, en voulant dépouiller la cathédrale de sa magnifique parure d’or, de la démolir. Et l’empereur se contenta d’une magnificence plus modeste. Il voulut lui-même surveiller attentivement les travaux; et comme à ses architectes il ne marchanda pas l’argent, en cinq ans l’édifice était achevé. Il avait coûté, si l’on ne tient pas compte des matériaux gratuitement fournis, environ 360 millions, ce qui représente à notre époque une somme quatre ou cinq fois supérieure. Le 27 décembre de l’année 537 eut lieu l’inauguration solennelle de la nouvelle