66 DANS L'ORIENT BYZANTIN s’avisa lui aussi qu’il y avait là quelque chose d’étrange et de merveilleux. En hâte, on fit comparaître devant l’enfant tous les dignitaires du palais qui avaient droit de porter le costume dont était vêtu l’inconnu. L’enfant n’en reconnut aucun, et Justinien comprit qu’il y avait là une intervention divine. Sagement il s’empressa, après avoir remercié Dieu, d’envoyer l’enfant dans une province lointaine, si bien que l’ange du Seigneur, lié par sa promesse, continue, en attendant un retour qui ne viendra jamais, de veiller à la solidité de la cathédrale de Justinien. Une autre chose préoccupait fort les gens de ce temps : c’était l’argent qu’avait dû coûter cette église, et là-dessus aussi la légende se donnait des libertés. On racontait qu’un jour l’empereur se promenait sur les chantiers. On était en train de commencer la construction des coupoles et Justinien était préoccupé, parce que l’argent commençait à manquer. Comme il était là, assez soucieux, il vit venir à lui un inconnu qui lui dit : « Sire, ne prenez point souci de cette chose, mais donnez-moi quelques-uns de vos familiers ; je leur remettrai autant d’argent que vous voudrez. » L’empereur haussa les épaules aux paroles de cet homme qui prétendait faire l’aumône au